Dans le cadre de la semaine pour les alternatives aux pesticides, votre syndicat était co-organisateur le 22 mars dernier avec dix autres associations ou collectifs(1) d’une soirée citoyenne de sensibilisation sur les dangers des pesticides à travers l’alimentation. La ville de Villeurbanne soutenait cette initiative.
Dès 17hoo, un village associatif était installé sur l’esplanade devant le Centre culturel afin d’échanger avec le public et sensibiliser sur la nécessité d’une évolution urgente des pratiques agricoles pour sortir rapidement d’une utilisation immodérée d’un grand nombre de substances chimiques dévastatrices pour l’environnement et la santé.
A 20h00, 200 personnes étaient rassemblées dans la grande salle du Centre Culturel pour assister à la conférence à deux voix par Gilles-Eric Séralini, professeur en biologie moléculaire, spécialiste des OGM et des pesticides, et Jérôme Douzelet, cuisinier responsable et engagé. Dans le livre qu’ils ont co-écrit Le goût des pesticides dans le vin, ils soutiennent que les pesticides épandus sur la vigne sont non seulement dangereux pour la santé, mais ont un impact sur le goût du vin. Dans 80% des vins conventionnels analysés dans leur étude, des pesticides étaient présents (folpel, iprodione, fenhexamide, iprovalicarbe, pyrimethanil, boscalid et des résidus d’herbicides glyphosate et AMPA), jusqu’à 2 930 fois la dose maximale autorisée dans l’eau potable ! Dans les vins bio analysés, aucun pesticide n’a été détecté.
Des dégustateurs ont été formés spécifiquement à détecter le goût des pesticides dans l’eau à des doses admissibles. 85% des testeurs détectent les pesticides au moins 1 fois, 58% à chaque fois.
Manger bio pour se détoxifier
Point positif dans leur argumentaire : la capacité des plantes et de nos organismes à se détoxifier de ces poisons, dès qu’ils y sont moins exposés, d’où l’intérêt pour l’être humain de se nourrir au maximum d’aliments bio.
Dans la sinistre famille des pesticides, un focus a été fait sur les herbicides, et notamment le Roundup (Monsanto), l’herbicide le plus utilisé pour traiter la vigne. On y trouve 40% de glyphosate, mais aussi de l’arsenic et des résidus de pétrole. L’arsenic a été interdit en France en 1974, et le glyphosate a pris la relève. Mais le Roundup contient de l’arsenic, et cela n’est pas déclaré… Les résidus de pétrole sont eux beaucoup plus dangereux que la substance active elle-même qu’est le glyphosate, qui capte pourtant toutes les attentions.
La conférence a été suivie de nombreux échanges entre les conférenciers et la salle.
(1) ResOGMinfo, Générations Futures Lyon, Arthropologia, France Nature Environnement, Nous voulons des coqueliquots, Campagne des pisseurs de glyphosate…)