Retour sur le 43e congrès sanitaire à Mâcon fin octobre 2019, avec des communications variées, axées notamment sur l’environnement et les besoins des abeilles.
Le dernier congrès de la FNOSAD fut l’occasion de découvrir des informations nouvelles et très intéressantes sur la santé des abeilles et sur leur environnement. En plus de réunions et manifestations diverses, à travers quinze conférences ont été abordés des sujets aussi variés que : les effets des fongicides et des pesticides, leurs effets synergiques, les effets des facteurs de croissance, les plans de lutte contre les espèces invasives telles que le frelon asiatique et le petit coléoptère de la ruche, divers aspects de l’alimentation de l’abeille, les effets du réchauffement climatique en apiculture, la lutte contre la varroase, avec notamment une communication sur les tests d’efficacité des différents traitements.
Du coté des stands des professionnels, on découvrait un débordement d’idées pour résoudre les problèmes des apiculteurs, ce qui confirme que l’apiculture est bien devenue un marché porteur !
Les aliments passés en revue
Conférence particulièrement appréciée, celle sur l’alimentation de l’abeille. L’un des premiers besoins de l’abeille concerne l’eau. Pour des températures inférieures à 20 °C, la prise d’eau est insignifiante, mais au-delà de 30 °C, on constate de gros besoin.
Une colonie consomme en moyenne 1 litre d’eau par semaine, même contaminée. D’où l’intérêt de mettre à disposition des abreuvoirs, avec des flotteurs évitant les noyades. L’eau salée, entre 1 et 5 g/l, est mieux acceptée par les abeilles.
Les nectars, contenant essentiellement saccharose, glucose et fructose, contiennent aussi quelques vitamines et minéraux. Les besoins individuels sont supérieurs à 4 mg/jour, soit entre 50 et 100 kg/an pour une colonie. La concentration en sucres des nectars peut varier entre 15 et 50%. La supplémentation en sucre des colonies semble incontournable pour apporter les réserves nécessaires sous forme de sirop à 66 % de sucre, à l’entrée de l’hiver.
Les besoins en pollen d’une abeille sont supérieurs à 4 mg/jour, soit 50 à 100 kg/an pour une colonie. Au cours d’une expérience conduite sur des abeilles naissantes en présence de candi, on apporte différentes quantités de pollen de tournesol. Pour 10% de pollen en moins, la survie est réduite de trois jours.
Selon la composition florale, les risque de carence en pollen sont plus ou moins importants : on peut classer quelques plantes comme suit. Cyste < bruyère < châtaignier <ronce. Le tournesol produit un pollen pauvre mais au pouvoir antibactérien.
L’apport en lipides du pollen est particulièrement important car il contribue à lutter contre le stress. La phacélie semble intéressante car elle fleurit du 15 juillet au 15 septembre, période de disette en pollen, en plaine. Mais le point important est qu’une grande diversité d’espèce florale, aux floraisons réparties dans le temps, permet d’éviter les carences temporaires dans l’alimentation, et ainsi améliorer la tolérance aux stress environnementaux.
Bien d’autres sujets passionnants ont été abordés, (lire aussi en page 18) qui mériteraient de plus amples développements. Par exemple, une présentation de l’effet intégré des pesticides néonicotinoïdes sur les écosystèmes ainsi qu’une conférence sur les effets synergiques entre pesticides, qui multiplient les effets toxiques. Il est question d’en rendre compte plus largement sur le site du syndicat, dans la rubrique «historique informations », au cours du semestre à venir.