Abreuvement : aidez les porteuses d’eau


L’eau est indispensable à la colonie. Pour satisfaire les besoins de la ruche, les porteuses d’eau risquent parfois leur vie et s’épuisent en trajets. Un abreuvoir proche de la ruche leur facilitera la tâche.

Un petit abreuvoir à poules avec des dispositifs anti-noyade convient pour un petit rucher.

Comme la plupart des êtres vivants, nos abeilles ont besoin d’eau pour vivre. Elles peuvent trouver de l’eau de différentes façons. Il existe ainsi une source interne d’eau, qui est produite lors de la respiration des cellules (digestion des sucres). Par temps frais, les butineuses couvrent ainsi la quasi totalité de leur besoin.

L’abeille trouve également une source d’eau dans le nectar, qui contient environ 50% d’eau. Les abeilles, pour préparer le miel, vont le déshydrater jusqu’à obtenir un miel qui contient de 18 à 20 % d’humidité.

Cependant, ces ressources en eau s’avèrent insuffisantes. Elles doivent donc trouver des ressources extérieures dans la nature : flaques et ruisseaux, rosée, sécrétion des plantes (guttation).

A l’intérieur de la ruche, la colonie régule le taux d’humidité qui doit demeurer compris entre 30% et 60%. Au-delà, les abeilles vont ventiler pour éliminer l’excès d’eau. Mais au fond des alvéoles, les choses sont bien différentes : l’humidité relative doit être très élevée (90-95 %) pour que les œufs éclosent. Les larves, elles, sont recouvertes de gelée royale ou de bouillie nourricière qui les maintiennent à l’humidité.

L’humidité de la ruche est également utilisée pour assurer la thermorégulation, les abeilles évaporent de l’eau pour produire du froid. Ce phénomène nécessite une ventilation efficace de la ruche, pour apporter de l’air sec et éliminer l’air interne trop humide.

L’abreuvoir, un accessoire important souvent délaissé

Les plus grands ruchers ou ceux qui sont rarement visités nécessitent des dispositifs de plus grande contenance (Crédits : J-L. LEPINE)

Les porteuses d’eau peuvent couvrir des distances non négligeables pour collecter de l’eau, avec un coût énergétique conséquent. D’où l’intérêt d’installer une ressource à proximité de la ruche.

Le développement de la colonie exige beaucoup d’eau : les nourrices en consomment pour fabriquer la gelée royale et la bouillie larvaire. Il est donc important d’assurer à nos ruches un apport conséquent en eau, en leur installant des abreuvoirs.

La solution consiste à installer des réserves d’eau à proximité des ruches, mais hors des circuits d’envol pour éviter les déjections et les contaminations. Les abeilles s’habituent : il faut installer l’abreuvoir très tôt (février), et ne pas changer sa localisation en cours d’année, elles le déserteraient.

Les plus grands ruchers ou ceux qui sont rarement visités nécessitent des dispositifs de plus grande contenance

Divers récipients peuvent convenir. On peut créer une flaque artificielle avec une bâche. On peut installer divers systèmes (toit de ruche, bidon plastique découpé, coupelle de pot de fleur), mais il est fortement recommandé d’installer dans ces récipients des supports émergés pour leur éviter la noyade  : gravier dépassant la surface, pouzzolane, plan incliné, morceaux de bois flottant (en rainurant leur surface à la scie sur 1 cm environ, j’ai observé que cela crée des canaux très appréciés des abeilles qui s’abreuvent ainsi en sécurité, les pattes au sec), mousses et plantes aquatiques… Il est bon également d’ajouter un peu d’argile au fond, comme source d’oligo-éléments.

L’idéal reste l’abreuvoir avec réserve d’eau (comme l’abreuvoir à volaille) qui permet de limiter l’évaporation et de disposer d’une bonne réserve d’eau. Son coût est minime et sa rigole permet d’installer les dispositifs anti noyade évoqués précédemment.

Quelle eau pour les abeilles ?
Naturellement, les abeilles puisent de l’eau dans des flaques, des mares, voire dans du purin. Ce qui montre qu’elles cherchent en fait plus que de l’eau pure. Les recherches ont montré qu’elles avaient besoin d’apports en potassium et surtout en sodium. Du coup, l’eau du robinet n’est pas idéale et n’est pas intensément consommée. L’abeille va préférer l’eau de pluie, l’eau contenant des végétaux en décomposition… La solution idéale serait de lui fournir de l’eau de pluie (ou, à défaut, de l’eau du robinet), dans un récipient pouvant contenir quelques végétaux, et de réaliser un apport en sodium. Pour cela, il suffit d’ajouter 1,5 à 2 grammes par litre de sel de cuisine. L’appétence des abeilles pour cette eau « enrichie » est parfois spectaculaire au printemps.

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