Anatomie et utilité du grain de pollen


Grâce à sa paroi constituée d’un matériau très résistant, le pollen peut être encore identifiable après des millions d’années. Les scientifiques s’en servent pour étudier l’évolution de la végétation.

Le grain de pollen est un type de spores mesurant quelques micromètres de diamètre, qui contient les spermatozoïdes des plantes vasculaires à graines. Il est le vecteur des gamètes mâles, depuis l’étamine, là où il est constitué, jusqu’à l’organe femelle d’une fleur.

Si par chance il atteint le stigmate d’un pistil, alors il germera et formera un tube pollinique jusqu’à l’ovaire, c’est la pollinisation. Dans ce canal de germination contenant un liquide, seront déversés les deux spermatozoïdes flagellés qui nageront jusqu’au bout du tube pour atteindre l’ovule, c’est la fécondation. Bien que ces spermatozoïdes soient aquatiques, comme ceux des mousses et des fougères, ce type de fécondation se produit en l’absence d’eau (contrairement à ces dernières qui nécessitent de l’eau pour déplacer leurs spores). Les grains de pollen des plantes à graines sont transportés par le vent ou par des animaux comme l’abeille.

Diversité morphologique de grains de pollen vus au microscope électronique : 1 Lavande – 2 Châtaignier – 3 Tilleul – 4 Bourrache – 5 Trèfle – 6 Lierre – 7 Colza – 8 Ronce – 9 Pissenlit.

La sporopollénine, une matière exceptionnelle

À l’instar de la graine, le grain de pollen représente une adaptation déterminante de la vie terrestre, où les conditions peuvent être rudes : dessication par la sécheresse, exposition aux rayons ultraviolets du soleil, influence forte de la gravité. La paroi du grain de pollen est imprégnée d’une matière lipidique (matière grasse) appelée sporopollénine. Ce polymère de protection est sans doute l’innovation morphologique qui aurait permis la sortie des eaux des plantes pour conquérir la terre ferme. En effet, les propriétés de ce composant chimique sont exceptionnelles et lui confèrent une résistance aux processus de dégradation, ce qui fait de la sporopollénine l’un des matériaux organiques naturels les plus solides au monde, rendant ainsi les spores presque inertes.

À l’abri de l’air, dans un milieu acide et humide, le pollen peut se fossiliser et se conserver des centaines de milliers d’années. Ces grains de pollen fossilisés sont des palynomorphes (microfossiles à parois organiques) par opposition aux microfossiles à parois minérales tels que les foraminifères. La paléopalynologie est la science qui étudie les pollens fossiles ou anciens. Elle permet d’étudier les variations de la végétation causées par l’évolution des conditions climatiques et l’influence de l’homme à un endroit donné. Le prélèvement se fait par carottage du sol. Les échantillons obtenus sont soumis à une série de traitements mécaniques et chimiques pour extraire les pollens et les spores fossilisés.

C’est au microscope que l’identification de l’espèce a lieu. En effet, l’enveloppe externe du grain de pollen est très finement ciselée et présente une ornementation caractéristique qui varie d’une espèce à l’autre.

Sur les traces de la végétation passée

Les chercheurs peuvent ainsi déterminer l’environnement végétal, les fluctuations climatiques ou encore le régime alimentaire des communautés du néolithique. Ainsi par exemple, le retrait des glaciers à la fin de la dernière glaciation a entraîné l’extension vers le nord de la répartition des espèces d’arbres comme les chênes. Le pollen fossile déposé dans les lacs et les étangs permet de faire un historique de ces migrations végétales.

Le pollen est une empreinte indélébile déposée durant la vie d’une plante qui témoignera encore de sa présence des millions d’années après sa disparition!

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