La mise en hivernage consiste essentiellement à respecter un minimum de conditions favorables à la survie de la grappe. Elle doit être terminée pour la mi-octobre.
Le minimum de varroas dans la ruche!
Les traitements doivent commencer le plus tôt possible, en juillet par exemple, ou juste après la dernière récolte s’il n’a pas été possible de faire autrement.
Une nourriture saine
La nourriture ne doit pas contenir des sucres non assimilables par l’abeille (maltose, lactose…), ni des aliments contenant beaucoup de déchets (miellats, jus de fruits récoltés par les abeilles, sucre de canne, sirops de qualité médiocre avec des restes d’amidon …).
Il faut privilégier le miel récolté par ses abeilles, le glucose et le fructose ou encore le saccharose, sucre simple qui est décomposé facilement par l’abeille pour donner les deux sucres précédents.
Les aliments non digérés se retrouvent dans l’ampoule rectale de l’intestin antérieur, et l’abeille peut en périr si elle se retrouve dans l’incapacité de vider cette poche à l’extérieur de la ruche.
C’est maintenant souvent le cas pour nos abeilles affaiblies par les pesticides, qui ne résistent plus à des gelées extérieures continuelles de plusieurs jours.
Je me souviens du début de l’année 1981, où après une période de 3 semaines de gel intense et continuel, toutes les colonies étaient encore en vie début mars. Les néonicotinoïdes n’étaient pas encore utilisés !
Une nourriture abondante
Actuellement, je considère que pour passer l’hiver, une colonie sur un corps de ruche doit avoir 15 kg nets minimum de provisions, et une ruchette 12 kg minimum au moment de la pesée, effectuée début septembre.
Pour trouver cette quantité de nourriture supplémentaire à donner, Il faut donc soustraire au poids réel total de la pesée, le poids de la ruche vide, le poids estimé des rayons vides sans oublier environ 2 kg pour les abeilles.
Avant la pesée il faut vérifier que certains cadres du corps ne sont pas bloqués avec du pollen pollué que les abeilles ne consomment pas, qu’elles n’évacuent pas, et que l’on retrouve pendant l’hiver dans les colonies mortes de famine dans des ruches lourdes contenant 10 kg ou plus de ce pollen avarié.
Il faut nourrir le plus tôt possible, car ce sont les abeilles d’été qui vont faire le travail de transformation et de stockage du sirop. Les abeilles d’hiver qui naissent à partir de septembre se distinguent des précédentes par un «corps gras» abondant nécessaire pour résister à la froidure. Ce nourrissement participe à la réactivation de la ponte de la reine surtout si nous prenons soin de distribuer du candi protéiné dès que le sirop est absorbé.
Je complète les provisions en plusieurs fois, avec un sirop 1/1 qui en général est concentré en 2 ou 3 jours par les abeilles selon les relevés de ma balance.
Je considère qu’il faut environ 1,5 litre de sirop 1/1 pour que 1 kg de nourriture soit réellement stocké pour l’hivernage et ceci pour une pesée réalisée début septembre. En effet, l’élevage est encore présent et la consommation reste importante.
Une balance électronique reliée à l’ordinateur effectue une pesée de la ruche témoin toutes les 2 heures, et donne un récapitulatif journalier des variations de poids.
Cet automne à la mi-octobre, la consommation journalière avoisinait les 100 grammes par jour ce qui donnerait quand même 3 kg en un mois si cette perte de poids était régulière. Ce n’est pas le cas. Les abeilles consomment évidemment plus de nourriture quand elles élèvent du couvain.