7 juin 2018 : votre syndicat en action !


Par Alain Chevalier

Suite à un appel national, le syndicat de la région lyonnaise s’est mobilisé le 7 juin dernier suite aux importantes mortalités de l’hiver. Une action bien accueillie qui a porté des fruits.

Suite aux nombreuses mortalités constatées à la sortie de l’hiver 2017/2018, dans de nombreuses régions françaises, en particulier en Bretagne, mais aussi dans l’Aisne, la Creuse, le Doubs ou la Dordogne, une union intersyndicale représentant les apiculteurs a organisé une journée de mobilisation nationale le 7 juin 2018.

Pour le Rhône, un rassemblement d’apiculteurs était organisé devant la préfecture. Depuis la place Jean Macé, une trentaine de personnes avec vareuses et enfumoirs ont rejoint la Préfecture à pied en sensibilisant les personnes rencontrées sur leur passage.

Revendications nationales et locales

Un courrier avait été adressé au préfet pour demander qu’une délégation soit reçue. Le président du syndicat Alain Rouchon, accompagné du président du GDSA69 Olivier Martel et de quelques représentants ont pu exposer nos doléances.

Les revendications nationales portaient sur :

  • Un soutien de l’état pour identifier les causes de mortalité
  • Un soutien financier et l’indemnisation des apiculteurs touchés
  • Des mesures de protection en faveur des hommes et des pollinisateurs avec l’interdiction des néonicotinoïdes et la réorientation de notre agriculture vers des systèmes respectueux de la biodiversité.

Au-delà, le syndicat du Rhône demandait également :

  • L’interdiction d’utiliser des néonicotinoïdes en général, mais particulièrement sur les framboisiers
  • La révision totale du décret Mention Abeilles, avec une autorisation de pulvériser des pesticides (insecticides, fongicides, herbicides) uniquement au coucher du soleil
  • L’interdiction des herbicides pour lutter contre l’ambroisie, en exigeant le broyage et l’enfouissement

Si tout n’est bien sûr pas résolu à ce jour, et si la vigilance et la mobilisation restent évidemment de mise, des avancées notables sont néanmoins là. Le 2 octobre 2018, les parlementaires ont voté en lecture définitive la loi Agriculture et Alimentation, avec deux bonnes nouvelles pour les apiculteurs :

  • L’extension de l’interdiction des néonicotinoïdes à tous les pesticides de cette famille, y compris ceux de nouvelle génération. Nous devrons rester vigilants à l’adoption du décret d’application.
  • L’obligation d’étiquetage de l’origine du miel par pays à partir du 1er septembre 2019, mettant un terme à une situation extrêmement opaque pour le consommateur. « Par exemple, pour le miel composé d’un mélange de miels en provenance de plus d’un État membre de l’Union européenne ou d’un pays tiers, tous les pays d’origine de la récolte devront être indiqués sur l’étiquette. »

Des aides sous conditions

Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture a chargé la Direction Générale de l’Alimentation de réaliser auprès de tous les apiculteurs une enquête relative aux mortalités des abeilles en sortie d’hiver 2017/2018. Suite à la forte mobilisation du monde apicole… et à cette enquête, le ministère de l’Agriculture a débloqué une enveloppe de 3 millions d’euros pour aider à la reconstitution du cheptel.

Depuis le 15 octobre, les apiculteurs et apicultrices touché-e-s par les mortalités hivernales peuvent déposer leur demande d’aide sur le site de FranceAgriMer. Les conditions d’éligibilité à ces aides (avoir déclaré au moins 50 colonies en 2017, avoir subi plus de 30 % de mortalité au cours de l’hiver…) sont décrites sur le site FranceAgriMer. Les régions Nouvelle Aquitaine et Bretagne particulièrement touchées bénéficient d’un dispositif particulier

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