Source texte et photos : Le Progrès – 13/02/2023 – Frédéric GUILLON
Merci au quotidien Le Progrès pour avoir mis en avant notre action et notre engagement pour la lutte contre le Frelon Asiatique.
Le syndicat des apiculteurs du Rhône vient de distribuer à ses adhérents 265 pièges à frelons asiatiques, dont le modèle a été créé par la coopérative apicole de Chaponost. Une initiative indispensable pour lutter efficacement contre ce redoutable prédateur de l’abeille mellifère.
« Il n’y en avait pas dans le Rhône il y a quatre ans. On en trouvait alors en Ardèche, et puis il est remonté et maintenant, il y en a partout, dans le Rhône et en France. » Marc Maisonnet, coprésident du syndicat d’apiculture du Rhône est, lui aussi, remonté : le frelon asiatique, redoutable tueur d’abeilles, menace les colonies aussi sûrement que les insecticides néonicotinoïdes ou le parasite Varroa. « Depuis le retrait du Gaucho, en 2018, on constate une amélioration de la survie des abeilles, mais maintenant, le problème, c’est le frelon asiatique. »
D’où l’engagement du syndicat dans la promotion de ce nouveau piège, ultra-sélectif, qui a été conçu par la coopérative apicole de Chaponost. Une première distribution subventionnée avait déjà eu lieu mais devant l’ampleur de la prédation, une deuxième vague s’est avérée nécessaire. La Métropole de Lyon a été interrogée et a décidé de contribuer. Du coup, la distribution est entièrement gratuite pour plus de 190 professionnels situés sur le territoire de la métropole, et 265 pièges ont déjà été écoulés.
« On en finance 20 % et le reste, c’est la Métropole. On distribue un piège par rucher, indique Marc Maisonnet. Cela ne suffit pas, on a calculé qu’il en faut un pour 12 ruches, mais il s’agit d’une incitation, on espère que les apiculteurs s’équiperont davantage, voire en construiront eux-mêmes sur ce modèle qui présente l’avantage de respecter la biodiversité (lire par ailleurs). »
Deux périodes de piégeage
Une distribution a eu lieu samedi au rucher-école de l’école vétérinaire VetAgro Sup de Marcy et les pièges devront être installés immédiatement : le syndicat recommande en effet de piéger dès la mi-février, pour capturer les reines frelons qui, à cette époque, partent fonder de nouvelles colonies. « L’autre période, c’est de la fin de l’été et l’automne, explique l’apiculteur, au moment où les ruches sont moins peuplées, donc plus fragiles aux attaques : il faut savoir que plus le rucher est petit, plus les dégâts sont importants. »
Le frelon européen s’attaque aussi aux abeilles bien sûr, mais cet insecte autochtone est protégé et ses nids sont moins importants, donc leur prédation est moins forte que celle de son cousin asiatique. « Le frelon asiatique est un redoutable tueur. En Asie, les abeilles ont développé une technique de défense : elles entourent l’assaillant et font monter la chaleur jusqu’à la température de 42 °C, létale pour le frelon. Il semble que nos abeilles commencent à la faire, on l’a observé. » Pas sûr cependant que la tactique suffise pour endiguer le fléau ; le piège est donc un adjuvant idéal au combat contre l’envahisseur.
Au contraire de nombreux pièges trouvés dans le commerce ou ceux bricolés avec des bouteilles en plastique, le piège du syndicat est sélectif, c’est-à-dire qu’il ne piège que le frelon asiatique.
Si vous repérez des nids de frelons, les signaler sur la plateforme https://www.frelonsasiatiques.fr
Un piège sélectif validé par Arthropologia
Sa conception a été validée par l’association Arthropologia, experte de la biodiversité. Le piège se présente sous la forme de deux boîtes en bois reposant l’une sur l’autre. Celle du dessous contient les appâts et est séparée par une grille de la boîte piège dans laquelle le frelon peut entrer par le biais d’un cône sélectif qui ne retient que le frelon asiatique.
La bonne recette pour l’appât : 1/3 de sirop de cassis, 1/3 de bière, 1/3 de vin blanc, un peu de levure et des opercules de miel. Il est recommandé de peindre le piège en rouge et de le placer au soleil sur les ruches ou dans les zones florifères près du rucher.